Avenir incertain

Euh, par terre... Je...

Peux-tu te retourner à ton tour s'il te plait. Je ne voudrais pas que tu sois gênée par ma nudité.

Elle se dévêtit, hésitant presque à aller se mettre sous les draps ainsi. Puis enfila doucement une nuisette blanche.

Tu sais, si ca ne te dérange pas, on se serrera donc dans le lit... J'essayerais à ne pas me faire faire de mal.

J'aimerais tant qu'on se fasse du bien...

Une fois la nuisette enfilée, elle s'approcha d'Estendra, toujours de dos. Elle posa ses mains sur les yeux de la magicienne, et pencha sa tête vers l'oreille de celle-ci.

Je suis prête, ma belle.

Galis faisait donc face à la magicienne. Elle libéra délicatement ses mains, et se dirigea vers le lit, en souriant.

Si tu n'a pas de coté préféré, je préfère être côté toile...

En disant cela, elle s'installa donc du côté droit du lit, sous les draps blancs. Allongée, elle appela son amie.

Allez, viens... Je meurs de fatigue... Tu peux éteindre la bougie en passant ?

La rôdeuse senti le corps d'Estendra se glisser près du sien.

Bonne nuit Estendra.

Elle voulait se pencher vers elle, déposer un baiser sur son front, mais se ravisa, ne voulant pas la brusquer...

La pauvre, elle est là, à moitié nue, dans le même lit qu'une femme qu'elle ne désire pas, et qui jouait, il y a encore quelques heures, à la provoquer sexuellement...

Galis restait là, allongée. Ses yeux ouverts se faisaient peu à peu à l'obscurité. Elle ne pouvait dormir...

J'aimerais tellement sentir sa peau sous mes doigts, la faire frissonner, la serrer... non pas pour l'étouffer... pour l'aimer... Mais elle souffre tellement des contacts humains ! Je ne sais pourquoi, mon désir est pour une fois freiné par le besoin de ne pas la faire souffrir ; il serait pourtant si simple de la contraindre à cet amour qu'elle ne voulait pas. Elle est là, nue à moitié, à quelques centimètres, et je n'ose bouger, par peur de la réveiller. Elle dort elle.

Elle regarda le visage de la magicienne qu'elle distinguait maintenant parfaitement.

Elle dort elle... Elle parait si paisible. Elle est belle.

Galis était en train de tenter de trouver le sommeil... elle l'atteignait presque, lorsqu'une main sur sa hache la crispa.

Est-ce elle ? Pourquoi fait-elle donc cela ? Elle qui ne supporte le contact de mains sur son corps... Certes, les mains de certains hommes... Est-ce bien elle... Dort-elle ?

Elle vérifia.

Oui, elle semble dormir... Ses yeux sont fermés toujours, elle est tout aussi paisible que tout à l'heure... Mais que faire ? Comment dormir avec cette main sur mon corps ? Comment lui ôter sans la réveiller ? Que lui dirais si je la réveille ? Elle pensera que je m'adonnais à des pratique que la morale réprouve... Mais, est-ce si grave ? Qu'est-ce que la morale ? J'aimerais tant faire balader mes doigts sur son corps, caresser sa peau de mes lèvres...
Quel supplice !

Voilà que maintenant, tout son corps se retrouve contre le mien. Sa peau est douce. Sans le vouloir, elle a relevé ma nuisette ; je la sens, brulante... désirable.
Sa tête, angélique, dans mon cou... son souffle chaud, si envoutant ; je pourrais passer ma vie ainsi...

Mais... oh... des larmes... Dort-elle vraiment ? Elle se colle à moi... pleure sur mon épaule... le tout en dormant... Ne pleure pas ma belle, ne pleure pas... Je suis là... Il ne peut rien t'arriver... je suis là... Je veillerais sur toi, je te le promets...

C'est dans cette position que Galis finit par s'endormir après plusieurs heures, sans bouger, à espérer que la magicienne ne souffrait pas, se demandant pourquoi ses larmes.

Elle se réveilla quelques heures plus tard ; il faisait encore nuit, mais une pâle lumière filtrait par l'entrée de la tente. Estendra était toujours dans la même position, mais le flot de larmes s'était tari. La rôdeuse ne put réfréner plus longtemps son envie, son besoin de passer doucement, tendrement, une main délicate sur la joue de la jeune fille.

Elle dort comme un ange... n'a plus bougé de la nuit... comme si mon contact l'avait apaisée... comme c'est étrange. Pourquoi suis-je si heureuse, alors que je n'ai quasiment pas fermé l'oeil de la nuit, et que ma frustration n'a jamais été aussi grande ?

Galis porta sa main à la bouche, désolée.

Et merde, j'l'ai réveillée... Qu'elle conne ! Qu'est-ce qu'elle va penser de moi maintenant... J'ai réussi à me tenir toute la nuit, et je gâche tout juste pour une caresse sur son visage d'ange.

Je... je suis désolée ; je ne voulais pas te réveiller. Je t'ai fais peur, je m'excuses.

J'ai envie de m'enfuir, me cacher sous les draps, ne pas voir un regard désapprobateur, ne pas subir sa colère... fuir.

-C'est pas grave Galis, ne t'excuse pas... Tu ne m'as pas fait peur... Enfin un peu mais ce n'était pas voulu...

Elle remonta ses genoux contre sa poitrine, passa ses bras autour et posa sa tête sur ses genoux.

-Et puis... murmura-t-elle, je n'ai plus trop sommeil maintenant... Mais si tu veux dormir encore vas-y...

Des cernes plein les yeux, se retenant de bailler, elle lui sourit.

Non, je n'ai plus sommeil... Bien dormi ?

Elle était quelque peu gênée de la situation.

Sait-elle seulement qu'elle a passé la nuit tout contre moi ?

Sans rêve ? Ou sans cauchemars ? Tu ne m'as absolument pas dérangée...

Que faire ? Lui dire qu'elle était là, blottie contre moi, et que j'ai aimé ça ? Lui parler de ses larmes ? Essayez de comprendre pourquoi elle a eu un sommeil sans rêve... et pourquoi ces larmes si elle n'a pas fait de mauvais rêve ?

Elle était assise sur le lit, face à elle... Toutes deux en petite tenue... Elle tremblait presque, en posant une main sur l'épaule d'Estendra.

Je... J'ai passé une nuit agréable à tes côtés...

Non c'est vrai...

Elle rougissait de plus en plus.

Ecoute...

Rah, comment dire ça... Tu étais blottie contre moi... Ca m'a réchauffé le coeur Estendra... Tu comprends ? Cette tendresse...

Elle la regardait, inquiète, se demandant comment elle allait réagir à cette révélation somme toute partielle.

Non voyons, je... je ne m'imagine rien du tout... J'ai bien compris que pour toi, le contact humain n'avait pas autant de signification que pour moi...

C'est juste que cette nuit a été si tendre... si belle... J'aimerais qu'il y en ai d'autres, même si cela doit rester ainsi, tout à fait platonique ; je m'y accoutumerais volontier.

Elle baissa les yeux.

Je sais bien que je ne peux pas t'avoir comme amante... laisse moi t'avoir comme complice.

Alors parfait !

Parfait... Rah, bien sur que non...

Le soleil s'était maintenant levé. Galis déposa un doux baiser sur la joue de la jeune femme, puis sortit de la tente ; sans qu'Estendra ne puisse le voir, une larme coula le long de sa joue. La rôdeuse l'essuya tout de suite.

Il est tant de nous réunir pour savoir que faire de la jeune femme trainant dans ta tente !

En sortant, elle croisa Ylena et lui expliqua qu'elle devait attendre pendant qu'ils débattraient de son avenir sous la grande tente, à huis-clôt.

*Le conseil avait fait son choix ; Ylena ne sera pas rejetée par les parias.

Galis, accompagnée d'Estendra, alla lui annoncer cette décision.
La jeune femme attendait près du feu, assise.*

Ylena ! Lève toi. T'as une heure pour monter ta tente !

*Elle se retourna, prit Estendra par le bras.*

Tu viens, je veux te montrer quelque-chose...

Un doux sourire naquit sur mes lèvres.
-Bien. Merci de m'avoir accepté en votre sein.

Je me retournais et partis me fabriquer un abris à l'aide de fougères et autres essences forestières qui me permettraient de ne pas gênée pas la pluie ou le vent.